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Audition sur le 30 km/h : où et pourquoi ?

Le 5 mars 2024, genèvemobilité a été auditionné par la Commission des transports du Grand Conseil sur trois motions (M 2790, M 2823, M 2824) et un projet de loi (PL 13206) portant sur la généralisation du 30 km/h en zone urbaine. Notre groupement a défendu auprès des députés un compromis reposant sur le maintien du 50 km/h sur le réseau primaire et secondaire et un passage à 30 km/h accompagné d’une gestion des feux adaptée sur le réseau de quartier non structurant.

En préambule, genèvemobilité a rappelé que la généralisation du 30 km/h en zone urbaine ne semble pas s’accorder avec la volonté populaire. En effet, un sondage du TCS daté du 27 mars 2023 a montré que la majorité de la population urbaine suisse estime que le régime de vitesse actuel est satisfaisant. En 2001, une initiative fédérale demandant la généralisation du 30 km/h en localité avait par ailleurs été rejetée par 74,9 % des Genevois.

Si la réduction des limitations de vitesse permet une certaine diminution des nuisances sonores, genèvemobilité a relevé que les excès de bruit sont provoqués par une très faible proportion des usagers, en particulier des deux-roues motorisés équipés de pots d’échappement non conformes qui ne sont guère contrôlés. De plus, ces pics de bruit sont souvent provoqués par des comportements particuliers, comme des accélérations brusques au démarrage.

En ce qui concerne le transport professionnel, genèvemobilité constate que le passage au 30 km/h peut provoquer un allongement du temps de parcours lorsque le trafic est fluide, c’est-à-dire aux heures creuses et la nuit. Cela dépend toutefois de nombreux facteurs, en particulier de la gestion des feux. Le problème principal posé par la généralisation du 30 km/h est en revanche la remise en cause de la hiérarchie du réseau routier, qui pourrait induire un trafic plus important sur le réseau de quartier non structurant.

Considérant ces différents points, genèvemobilité estime que la convention relative aux régimes de vitesse signée le 13 octobre 2023 avec le Département de la Santé et des Mobilités (DSM), l’ASTAG et le TCS, est un compromis équilibré. En effet, cet accord permet de préserver le principe de hiérarchie et de fonctionnalité du réseau routier, inscrit dans les lois cantonales et fédérales, tout en améliorant la qualité de vie d’une partie des habitants de l’agglomération genevoise. L’arrêté du 8 décembre 2023, qui découle de cet accord, permet par conséquent de répondre dans une large mesure aux motions M 2790, M 2823 et M 2824 en préservant le 50 km/h sur la ceinture urbaine et la majorité des axes structurants.

Enfin, genèvemobilté considère que le PL 13206, qui demande la suppression de l’art. 7 al.3 lettre a) de la LMCE, prévoyant la généralisation du 30 km/h en zone I, n’est pas nécessaire. En effet, la zone I constitue l’hypercentre de notre agglomération et le réseau primaire, à l’exception du U lacustre sur lequel le 50 km/h sera maintenu, contourne cette zone.

Erik Simonin, Secrétaire de genèvemobilité – transports et économie

13.03.24